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Fuir ! Mais dans quelle direction ? Et comment galoper dans ces rues étroites et populeuses encombrées par les étals des marchands qu’obstruait à tout moment une charrette de denrées ? Aneurin interrogea un passant qui leur indiqua la rue des Cordonniers. Elle n’était qu’à peu de distance. C’était une voie étroite qui longeait la muraille nord sur laquelle s’appuyaient des bâtisses miteuses de bois ou de torchis.

La maison de Camulus se trouvait au bout de la rue. Des relents de cuir et de graisse s’en échappaient. Les fuyards attachèrent les chevaux dans un appentis sous l’œil curieux d’une nuée d’enfants d’aspect misérable. Aneurin donna des pièces à deux d’entre eux pour la garde des montures et entra chez le cordonnier.

La porte basse ouvrait directement sur l’atelier, dont le fond était masqué par un rideau de laine élimé. L’artisan travaillait près de la fenêtre pour bénéficier de la clarté. Il leva le nez vers ses visiteurs et les détailla avec méfiance.

— Salut à toi, Camulus, dit Aneurin. Nous venons de la part de Memmia.

— Pourquoi elle vous envoie, ma sœur ?

— Elle croit que tu pourras nous aider à… nous mettre à l’abri. Ce sont les mots qu’elle a employés.

L’homme s’essuya lentement les mains sur sa tunique maculée. Il quitta son établi pour tirer le verrou de l’entrée puis, d’un coup de menton, les invita à pénétrer dans une pièce plus vaste, plus sombre aussi. Camulus alluma une chandelle de suif et les installa autour d’une table avant de leur servir à boire, sans un mot. Kian et Aneurin vidèrent leur gobelet de cervoise mais Azilis en fut incapable. Elle était certaine que des miliciens allaient incessamment défoncer les murs de planches et les massacrer les uns après les autres.

Le cordonnier les observait. Maigre et chauve, il n’avait de commun avec sa sœur que des yeux d’un bleu vif auxquels rien n’échappait. Son regard perçant allait de l’un à l’autre, détaillant la harpe, les épées, la fibule en or sur la tunique d’Azilis, la fine étoffe de ses vêtements. De toute évidence il n’avait pas l’habitude de recevoir des visiteurs de leur rang. Ils n’étaient pas non plus le genre de clients que sa sœur servait à l’auberge. Aneurin répéta :

— Memmia nous a dit que tu pourrais nous aider.

— Pourquoi vous avez besoin de vous cacher ?

Aneurin narra avec conviction la passion qui avait envahi les cœurs d’Azilis et de Kian. Quelques phrases suffirent pour capter l’attention de son interlocuteur. Impossible de deviner qu’il avait tout imaginé. Oui, il maniait le langage à la perfection, se disait Azilis, et il utilisait les mots comme des charmes pour subjuguer ceux qui l’écoutaient. Pour les manipuler aussi. Elle savait qu’en Bretagne, comme en Gaule autrefois, les bardes étaient respectés et craints des plus grands rois parce qu’ils possédaient le pouvoir des mots. Avec un seul poème répété de village en village, un barde pouvait couvrir de ridicule un puissant chef de guerre, tout comme il pouvait, en exaltant ses prouesses, faire de lui l’égal d’un dieu. La magie ne se trouvait pas seulement dans les potions des sorcières et dans les malédictions gravées sous la lune.

— … et nous avons fui l’auberge en laissant un mort derrière nous, concluait Aneurin. Un milicien. Maintenant nous ne savons plus comment quitter Condate sans être arrêtés.

— Je comprends que Memmia vous ait envoyés chez moi, soupira leur hôte. Elle a un cœur gros comme ça ! Écoutez, je vais vous aider à sortir de la ville, mais faudra attendre la tombée de la nuit.

— Comment sortirons-nous ? demanda Kian.

— Par une des portes, tout simplement. Je connais certains gardes avec qui je fais affaire. Je les aide à gâter leurs enfants et ils ferment les yeux au bon moment. Les temps sont rudes pour les pauvres gens, on doit se débrouiller comme on peut. On étouffe sous les taxes, alors quand on arrive à passer un peu de marchandise en douce, ce serait bête d’hésiter !

« Un contrebandier ! pensa Azilis. De ceux que Marcus aime voir se balancer au bout d’une corde. »

— Tu n’as pas peur ? s’étonna-t-elle. Ceux qui passent de la marchandise en fraude risquent la pendaison.

— Ça ou crever de faim ! Je préfère la corde, ça dure moins longtemps ! Tu peux pas comprendre, domna, ça se voit tout de suite que t’as jamais manqué de rien : peau de pêche, dents blanches, cheveux brillants… Mais qu’est-ce qu’il a encore à m’espionner ce morveux ! Attends un peu, toi !

Camulus se précipita sur une silhouette cachée derrière la tenture séparant la pièce de l’atelier. Il revint en traînant par l’oreille un garçon d’environ dix ans, maigre comme un chat errant. Il le bourra de coups de pied. L’enfant tentait de s’échapper et poussait des cris rauques.

— T’as rien d’autre à faire que d’écouter les gens, sale petite rosse, je vais t’apprendre, moi, feignant ! Tiens, prends ça ! Et ça ! Retourne travailler maintenant !

Le garçon repartit, tête baissée, traînant la jambe. En passant il lança à Azilis un regard torve où la détresse le disputait à la haine.

— Un apprenti que je nourris et que je loge, en plus de lui enseigner le métier ! s’exclama Camulus en s’essuyant le front. Jamais vu pareil flemmard ! Et maladroit, et menteur, et voleur. Je sais pas ce qui me retient de le mettre à la rue.

— Ta bonté d’âme, sans doute ? suggéra Kian, le visage innocent.

— Ça doit être ça, soupira Camulus sans percevoir l’ironie. Il me coûte plus cher qu’il me rapporte, la petite teigne. Comme je vous disais, les temps sont durs !

Tout en vociférant, il lorgnait l’anneau d’or incrusté d’émail qu’Azilis portait à son majeur.

— Tu ne regretteras pas de nous avoir aidés, le coupa-t-elle. Je te donnerai de quoi te dédommager quand nous quitterons Condate. Prends déjà cette avance.

Elle plongea la main dans la bourse accrochée à sa ceinture et en tira deux pièces d’or qu’elle fit tinter sur la table. Il s’en saisit prestement avant de déclarer :

— Et vous ne regretterez pas d’être venus chercher mon aide. Je vais en ville, vérifier que mes amis sont de faction ce soir. Mais d’abord suivez-moi. Je vous mets à l’abri.

Ils le suivirent au fond de la pièce. À gauche une échelle montait vers l’étage mais Camulus poussa un coffre de bois, révélant une trappe. Il l’ouvrit à l’aide d’une clé accrochée à sa ceinture. Des marches apparurent. La cave, comme le rez-de-chaussée, était encombrée de jarres et de sacs. La lumière de la rue y pénétrait obliquement par une ouverture percée en haut du mur.

— C’est ici que je cache la marchandise, expliqua-t-il. De l’huile, du sel, du vin, des épices parfois, je suis pas regardant. Bon, je serai bientôt de retour, vous en faites pas. Je ferme à clé et je remets le coffre. Je veux pas que l’apprenti fouine ici.

Ils l’entendirent verrouiller la serrure puis ce fut le silence. Aneurin s’accroupit contre un mur et Azilis s’assit près de lui. Kian resta planté au milieu de la pièce.

— Je n’aime pas ça, grogna-t-il. S’il était parti prévenir la milice ?

— C’est vrai, s’alarma Azilis, comment être sûrs de cet homme ?

— Memmia nous a envoyés à lui, répondit Aneurin. Elle savait qu’il nous aiderait.

— Ou qu’il nous dénoncerait et qu’ils partageraient tous deux une belle récompense. Elle n’a pas froid aux yeux. Ce n’est pas parce qu’elle et toi vous avez… vous… Enfin, bref, Kian a raison. Nous sommes à la merci de cet individu.

— Très bien ! tonna Aneurin en se levant brutalement. Vous voulez sortir d’ici et vous retrouver nez à nez avec la milice ? Eh bien, allez-y ! Une trappe facile à enfoncer, n’est-ce pas, Kian ? Trois coups d’épée dans la serrure et vous pourrez partir. Moi, je reste. Mon instinct me dicte de faire confiance à Memmia, sans elle nous serions déjà pris !

Azilis piqua du nez. Kian hésita, immobile au milieu de la cave, puis s’assit près d’Azilis avec un soupir résigné. L’attente commença.

La jeune fille s’était tue devant la colère de son cousin, mais il ne l’avait pas convaincue. Son angoisse tournait à l’affolement. Elle tendait l’oreille, croyait entendre des pas de miliciens, s’inquiétait du sort des chevaux. Ces enfants des rues allaient les voler ! En même temps, elle n’osait rien dire. Le visage fermé d’Aneurin lui imposait le silence.

Il y eut des bruits au-dessus de leurs têtes. Kian se releva d’un bond, encocha une flèche dans son arc, se mit en position de tir. La clé tourna, la porte s’ouvrit.

— Tout va bien ! Mes…

Camulus s’était arrêté net en découvrant la flèche pointée vers lui. Kian baissa son arme. L’homme reprit, les yeux toujours fixés sur l’arc :

— Mes amis seront bien de faction cette nuit. Je vous apporte de quoi manger.

Il descendit vers eux, leur tendit un pain, une outre de vin, un jambon et du fromage.

— Restez ici jusqu’à ce soir. Vous êtes recherchés dans toute la ville. On interroge les gens, on donne votre description, et on promet cent solidi à celui qui vous trouvera. Faudra être prudents.

— Et toi, fit Kian brutalement, t’aimerais pas l’avoir, cette récompense ? On ne pourra pas te donner autant.

Camulus eut une grimace de dégoût.

— Ma petite sœur m’envoie ses amis, je vais pas les livrer aux miliciens. Et puis, moins je les approche ceux-là, mieux je me porte. J’ai pas envie qu’ils fouillent dans mes affaires.

— Merci, Camulus, dit Aneurin. Tu es un homme d’honneur.

Le cordonnier se gratta la gorge.

— Hum… Bon, faut que j’y aille. Le travail va pas se faire sans moi, hein ?

Au moment où il remontait l’escalier, une silhouette apparut en haut des marches et descendit à sa rencontre. Memmia.

— Camulus ? Ah ! vous êtes là ! Est-ce que tout va bien ?

— Tout est au mieux, sœurette. Tu vois, j’ai mis tes protégés à l’abri, comme tu m’avais demandé.

Elle s’approcha d’Aneurin qui entoura sa taille de son bras. Azilis serra les dents. Elle aurait pu hurler de jalousie.

— Et si on laissait les amoureux tranquilles ? suggéra la servante, un sourire au coin des lèvres. Viens à l’étage avec moi, mon beau Breton !

— Excellente suggestion, douce Memmia, acquiesça Aneurin d’un ton mordant. Ils seront heureux d’être un peu débarrassés de ma présence.

Memmia entraîna Aneurin dans l’escalier et la porte se referma derrière eux.

L'épée de la liberté
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